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Le Bruit qui Court

Le Bruit qui Court
  • Le Bruit qui Court est un journal presque mensuel de quelques élèves des Mines de Saint-Etienne. Ici nous posterons la plupart de nos articles, pour pouvoir rendre accessible les anciens numéros.
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12 octobre 2006

Editorial - n°2 oct 2006

Il paraît que les 1As sont arrivés, et qu'ils font un sacré remue-ménages (sans jeu de mots). Ces nouveaux arrivants, iconoclastes comme il se doit, bouleversent les normes, et ne savent rien. Il faut donc vraiment tout leur expliquer. Leur expliquer qu'ils doivent respect et obéissance aux promos supérieures. Leur expliquer qu'on ne change pas les règles. Pas ici.

Le Bruit est ici. Ici pour déranger, casser les règles, offrir des réflexions, des tribunes engagées, et ouvrir le débat. Ouvrir le débat avec vous tous, et vous offrir la possibilité de vous exprimer à travers nous. L'école et la société sont en train de changer, vous avez le devoir comme nous d'aider ce dynamisme en vous exprimant sur ces changements.
La direction de l'école lance cette année une réforme de sa politique; internationalisation du cursus, auto-évaluation de la formation et spécialement de la première année, et entreprend ces réformes courageuses en parallèle de la mise en place du système de notation ECTS, qui a les conséquences que l'on sait sur les passages dans les années suivantes. La normalisation des notations laisse des gens sur le carreau, en première comme en deuxième année.
Le Bruit espère que ces réformes vont porter leurs fruits et que ces redoublements ne seront pas que la sanction de l'originalité, de l'engagement associatif, ou des autres raisons qui ont pu conduire à l'inactivité scolaire des intéressés. Il nous semble que la première fonction d'une école d'ingénieur est de former des ingénieurs, des hommes complets et équilibrés, des gens capables de travailler efficacement en
équipe, et capables de gérer leurs conflits personnels. Et nous sommes conscients qu'il est beaucoup plus aisé d'évaluer la simple réussite scolaire.
Le bruit court que la DF, dans son grand remue-méninges, est à l'écoute des élèves et cherche le dialogue constructif. Maintenant, on dit aussi qu'un certain endroit est pavé de bonnes intentions. Enfin, en même
temps, si on écoute ce que disent les gens, hein…

Rd* &Slink

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11 octobre 2006

Des médias au porno… - n°2 oct 2006

    A l’heure où l’information est omniprésente, ce nouveau siècle de la communication révèle cependant une certaine marchandisation de l’espace d’information. Le catastrophisme étant fédérateur et son voyeurisme agréable, l’horreur a pris une place importante dans les journaux. De l’Aurore où était valorisé le mot, Paris Match s’attache au choc des photos. Ces photos parlent a priori bien plus que n’importe quel texte. Or pour comprendre une situation dans sa globalité, les mots sont indispensables à faire passer des informations plus formelles et a l’évidence plus objectives ou du moins plus claires…

    L’image, la photographie ou la vidéo sont essentielles à l’explication des faits mais surtout à sa diffusion massive. Une guerre en Irak sans caméra embarquée et sans « terroriste fasciste » encagoulé serait beaucoup moins sexy que le salon de l’agriculture où l’on peut admirer les hommes politiques manger avec appétit des produits du terroir. Cette vidéoisation de l’information est-elle pourtant néfaste ? En quoi une photographie serait-elle moins noble qu’un article plein de mots savants ? Pourquoi écrire et fatiguer la vue du lecteur alors qu’une photo explicite parle beaucoup mieux émotionnellement au spectateur ? Les médias restent des entreprises qui doivent vendre avec plus ou moins de sérieux et de qualité les faits actuels qui se déroulent à travers le monde. Ce vecteur visuel touche directement le cœur des spectateurs qui sont attirés vers ces images. Les médias ne font que vendre , sous le meilleur emballage, l’actualité.

    Par exemple, le tsunami, qui a dévasté l’Indonésie, a suscité un engouement solidaire mondial impressionnant et il faut se féliciter de cet enthousiasme humain. Mais pourquoi avoir envoyé de l’argent aux victimes du Tsunami et ne pas l’avoir fait pour les 300 000 victimes qui ont crevé en trois ans au Darfour comprimées entre milices islamistes et un gouvernement sourd aux pleurs de sa population et de celle de ses voisins ? Avez-vous déjà vu des images du Darfour ? Avez-vous déjà vu des images du tsunami, de ses ravages, des témoignages d’européens terrorisés ? Ces deux questions suffisent au raisonnement. Parler et montrer un événement suffit à être sensibilisé. Cependant, pour en parler, les médias ont besoin d’images, de liens émotionnels qui lient le pêcheur indonésien ou le touriste à vous installé dans votre fauteuil en se demandant comment va le monde. Cette pornographie de l’image, ce voyeurisme scabreux qui entraîne un élan solidaire mondial, mets sur le coté d’autres victimes qui auraient eu besoin d’attention voire d’aide. L’Ethiopie attire quand on voit les corps faméliques d’enfants, mais faut-il avoir une bonne raison de les montrer ! Quand les associations les utilisent, elles le font évidemment à bon escient, elle sensibilise les spectateurs pour récolter des fonds destinant à ces mêmes personnes. Peut-on être dans le même esprit lorsqu’il s’agit des journaux télévisés qui diffusent des conflits nous concernant plutôt que des images sur la guerre civile en Somalie où des enfants soldats meurent et tuent sans relâche… Du média au porno, le glissement est tendancieux. Parler d’amour et montrer du porno sont aux antipodes, pourtant l’un s’est installé comme vecteur de sexualisation. L’image choc comme vecteur d’information…

    Entre médias d’informations, spectacles, images Choc, s’installent des objectifs différents. Certains prétendent informer, d’autres divertir. Malheureusement, mélanger ces deux aspects semblent primordial à la survie de médias détrônés par l’information Guignol ou celle de Jean-Pierre Foucault, car entre nous, je préfère savoir comment vit le dernier fabriquant de matelas dans le Morvan que de savoir comment crève l’enfant nord-coréen qui mendie sur les trottoirs communistes de Pyongyang et qui une fois mort sera vendu comme viande de porc sur les marchés de campagne de ce même pays…

Florian

10 octobre 2006

Un pied devant l’autre - n°2 oct 2006

    A l’image du périphérique parisien aux heures de pointe, mes pensées et mes frustrations klaxonnent et se bousculent à mes heures de grande méditation. Il n’est pas méconnu de mes proches que certains sujets me tiennent particulièrement à cœur; opinions et principes que je défends au quotidien avec détermination quand je suis sobre, avec incroyable lourdeur le reste du temps (enfin, ne t’inquiète pas trop non plus Amélie). Je profite donc de cet état de clarté pour vous exposer un des axiomes qui me permet tous les jours de mettre un pied devant l’autre.

    Peut-on tout pardonner, tout tolérer ? Doit-on systématiquement aider son prochain quand on en a la possibilité ? Comment peut-on être heureux ? La réponse dépend bien évidemment des exigences et des possibilités de chacun. Cependant, il existe des vérités immuables lorsqu’on souhaite faire le Bien ; ou en tout cas quand on ne veut pas faire le Mal. Je ne parle pas d’une lutte sortie de l’imaginaire de Georges Lucas, je parle des souffrances que je peux causer inutilement à mon voisin ou à moi-même sans même le vouloir ou le savoir. On n’a pas le droit de faire n’importe quoi avec soi ou avec les gens autour de soi et heureusement, la plupart des gens ne demande qu’à aimer et à être aimer ; et ce de manière plus ou moins avouée.

    Et justement, la clef du problème, c’est la connaissance de soi. Je me connais donc je ne crains pas l’autre et je peux avancer. On a beau se rendre compte d’un problème personnel récurrent, tant qu’on ne l’a pas identifié de manière précise et tant qu’on ne sait pas quelles en sont les causes profondes, il est très difficile de le combattre ou de s’en détacher. Je me connais donc je sais ce que je veux et je peux l’exposer clairement aux autres. Pas de « sandwich », d’enfant-soumis-rebelle ou autre driver : il s’agit de mettre des mots simples sur ce que l’on ressent sans sombrer dans la psychologie de comptoir ; il s’agit de parler de soi et des autres encore et toujours plus, jusqu’à ce que les larmes viennent et que ce qui peut sommeiller en nous soit soulagé.

    La communication est l’étape la plus importante de ce processus. On ne résout aucun problème seul, et je peux vous assurer que l’on n’a jamais assez parlé de ce que l’on ressent. La communication devrait être un outil utilisable sans restrictions, mais malheureusement il existe tout un tas de barrières se dressant contre cela ; et ce à l’insu de chacun. Tout le monde sait comme il peut être difficile et compliqué de parler de certaines choses avec sa famille, de faire face à ce que l’on a toujours porté en soi, de partager ses peurs et ses traumatismes. Tout cela passe par de l’honnêteté, avec soi et avec les autres, par du courage et une envie d’aller de l’avant.

    D’ailleurs, il est important de ne pas perdre trop de temps à laisser passer les gens, les histoires, les sentiments parce que plus on cultive son inertie, plus on a de mal à s’en défaire. Il ne faut pas grand-chose pour qu’on s’habitue aux mêmes échecs amoureux, pour qu’on se laisse trop souvent affecter par la superficie, pour qu’on se mente tellement fréquemment qu’on en perd le sens de la réalité, pour qu’on laisse en permanence les autres influencer ce qu’on pense, au point de se surprendre devenir quelqu’un que l’on déteste… Il faut se battre contre soi-même, et ce tous les jours ; ou plutôt, se battre contre son système de défense, construit de bric et de broc, inconsciemment, tout au long d’une vie semée de complications émotionnelles.

    J’aime voir cela comme un combat parce que naturellement et instinctivement, tout se dresse pour nous empêcher de progresser. J’essaye d’être responsable de ma vie et de la manière dont j’interviens dans la vie des autres. Et tout ça pour devenir quelqu’un de mieux dans ses baskets ; tout ça pour mettre un pied devant l’autre et emmener les gens que j’aime avec moi.

Clubber

9 octobre 2006

Vis ta vie, camarade - n°2 oct 2006

    Cela fait déjà quelques jours que je me demande ce que, si je n'avais qu'un sujet à développer avant qu'on ne me coupe la tête, je choisirais de dire. C'est très délicat. On m'a souvent reproché de blablater, de tourner autour du pot. Certes, mais c'est pour mieux savoir autour de quel pot je tourne. Autour de quoi tournons nous? Certains semblent se dévouer à la science, peut être faute d'avoir autre chose à quoi offrir leur corps. D'autres vouent un culte à la dive bouteille. Et je note au passage l'existence de ce sympathique adjectif, qui n'a d'autre usage que de qualifier le réceptacle de bien des dévotions. Et, bien entendu, certains tournent, non autour d'un hypothétique pot, mais autour de ceux qui ont eu à la grande loterie génétique le tirage opposé du leur. Comme il est triste pour moi d'imaginer que certains ne gravitent autour de rien, qu'ils ne sont donc attirés par rien et passent leur vie dans un brouillard gris et ascétique, je partirai donc de l'a priori rassurant que nous avons tous une passion qui nous dévore. Pour ne pas dire un feu divin qui nous anime. Qui nous donne une âme. Et une raison pour bouger.

Quelle est donc ma raison?

    La bouteille? Sûrement pas. Cette raison que je cherche est le noeud de ma vie, et ne saurait être interchangeable à plaisir. Puisque qu'importe le flacon, et que souvent femme varie -ou que souvent de femme on varie- la raison doit être ailleurs. Et je ne parle pas de la raison de ma présence sur terre, ou autre sujet totalement abscons&sujet à caution. Je parle de ma raison de continuer. Continuer sur terre, continuer à faire partie d'un monde et d'une société structurellement inadaptés à l'individu. L'animal humain, pour survivre, s'est créé une jungle bien plus sale (car artificielle, et donc artificieuse, aux règles mouvantes et bien plus complexes que manger ou être mangé) que le trou plein de boue entre les herbes hautes duquel il s'est sorti. Pour survivre il a inventé un tissu de liens, de dépendances, une hiérarchie, des codes, qui le dépassent et qu'il doit dépasser. Pour cela il faut une force motrice, un but, un projet, une oeuvre, qui nous dépasse pour nous permettre de nous dépasser. Et de continuer. Continuer à vivre, à faire partie de ce monde, à le former et le faire notre, puisque c'est le seul choix que je me laisse, je ne supporte pas la fuite.

    Continuer pour quoi, donc, si ce n'est pour l'ivresse, qu'elle soit causée par un verre ou une femme? La recherche du bonheur? Dieu? Je ne me mêle pas de ces choses-là, mais il m'est avis que si je m'y mettais, je passerai ma vie à chercher, et donc je ne trouverai pas. Me semblent inaccessibles par nature, ces deux concepts là. De bons palliatifs, se dire "t'inquiète, j'y travaille", mais franchement je n'y crois pas trop. Quand je me sens perdu, je me raccroche à des choses beaucoup plus concrètes en fait que Dieu ou le Bonheur. Je me raccroche à un regard. A des regards. Le regard de cette fille afghane, pendant la précédente guerre d'Afghanistan, photographié par le National Geographic, de beaux yeux au fond desquels je vois.. la vie, malgré tout. Le regard de cette femme que j'ai croisée pendant mes oraux dans le métro entre Invalides et Balard, une femme qui pleurait seule dans la rame, entourée de regards baissés, à qui j'ai souri et qui m'a dit merci avec une gratitude qui m'a foutu un bourdon monstre pendant un mois. Le regard de cette Natascha qui a vécu toute la folie humaine, et qui ne contient pas le moindre ressentiment. Juste l'envie de continuer. Et cette envie de continuer je ne sais pas plus d'où elle vient que je ne sais d'où je viens. Je l'accepte comme elle est, comme j'accepte de faire partie de ce monde. Je ne sais pas à quel saint me vouer, mais j'ai mes madones. Elles et d'autres. Elles et toi.

    Ce n'est pas une recette, ni un prêche, plus une confession. Une envie de vous faire chercher le sens derrière tout ça. Non pas le sens de la vie, le sens de votre vie. Pourquoi continuer en fait? Pour quoi? Se jeter dans les sciences et chercher des réponses aux questions, des réponses certes censées, mais qui partent du postulat que la question l'est, est une solution. Se jeter dans la recherche des paradis terrestres ou non, avec ou pas l'aide de substances diverses est une solution tout aussi valable. Se jeter dans le gens et se dire qu'on continue pour eux, même s'ils s'en foutent et ne me connaissent même pas est ma solution. Ne pas se poser la question n'est pas une solution. Ne le sera jamais. Je cherche une conclusion. Et ne pense pas la trouver.

Rd*

7 octobre 2006

Du débat politique - n°2 oct 2006

    A force de transformer les débats en shows télévisés remplis de leitmotivs bancals, d’attaques personnelles, de concepts subjectifs vagues et de slogans démagogiques, nous avons réussi à changer la politique.

MAGUEULE® (Vu à la télé).
    Les méthodes de campagnes politiques ont changées, se calquant sur la recette américaine. Recette pas prise de tête, pour la bonne raison qu’elle n’y fait pas appel (à la tête !) : l’occupation du terrain médiatique, de la simplification du message en une phrase, un vocabulaire à l’uranium appauvri (parce que Sale &Simple), et le label 0% matière idéologique - 100% pur pragmatisme. Mécaniquement cette méthode est née avec la généralisation de la télévision, et la montée en puissance des médias privés (années 80). Mais c’est plus qu’un simple apport technique, c’est une révolution de contenu, et de la manière de penser notre éthique et notre vision de la société.

Aux leaders cons sensuels :
    A qui nous devons dédier la crise de confiance dans la politique, l’abstention et le vote d’extrême droite, c’est la recherche du consensus qui a détruit votre âme. Dans un monde socialement figé les radicaux choquent. Pourtant les principales théories politiques (libérales, capitalistes, communistes, socialistes et alter mondialistes) sont violemment anti-consensuelles ! Chers cons, à force de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre vous appauvrissez votre pensée ainsi que le niveau global du débat. Pour un discours sexy vous sacrifiez le sens de votre parole.
    Même dans la forme vous sabotez la réflexion en utilisant un vocabulaire aride, ainsi que des concepts subjectifs à toutes les sauces (que veut dire justice sociale ? C’est un concept vague qui fait parfois à lui seul un discours… vague).

Idéo-logique ?
    La politique n’est plus aujourd’hui un débat d’idéologie. Si les politiques actuels le zappent aujourd’hui c’est condamnable, mais pour autant il ne faut pas cracher sur les débats de programme. L’homme politique ne peut en effet que tenir un double discours, celui du projet concret pour le prochain mandat électif et celui de sa vision de la société idéale qu’il défend. Ce projet concret n’est malheureusement plus pensé par les partis comme une étape vers une société idéale, mais plutôt comme le consensus le plus large et racoleur possible. Quid des programmes de transition ?
    La vision statistique du politique qui ne cherche plus à convaincre mais simplement à rassembler autour d’idées communes détruit le débat idéologique et porte au gouvernement des leaders de moins en moins emmenés par la conviction.

Mensonges.
    Cette recherche de l’adéquation entre le discours du politique et de l’opinion est à la source du mensonge en politique. L’homme politique modifie son discours pour remporter l’adhésion et aujourd’hui il se retrouve à faire le grand écart entre ce qu’il pense et ce qu’il dit, si il croit encore à quelque chose !
    L’intégrité du politique ce n’est plus le sang sur les mains. Le mensonge, c’est la compromission de l’homme politique moderne.

C’est (le) Parti !
    Les partis politiques sont censés être une avant-garde où l’on élabore et promeut les théories politiques à mettre en application demain. Qui aujourd’hui connaît ne serait-ce que le nom d’un seul idéologue en activité? Aujourd’hui les candidats de tout bord ne sont en aucun cas des penseurs (mot presque péjoratif aujourd’hui). Ce sont avant tout des hommes qui cherchent à adapter la doctrine de leur parti de manière pragmatique.
    La force d’un parti politique c’est la capacité de ses membres à s’identifier à un idéal construit en commun. Si les partis sont tellement moins accrocheurs qu’avant c’est qu’ils ont perdus leur capacité créatrice pour vivre sur un héritage idéologique.

Péroraison.
    Cette critique acerbe sur l’état du débat politique n’est pourtant pas défaitiste, ce n’est pas une plainte, c’est un grief pour la lutte. Il y a du bon, mais il faut aller le chercher et retrousser ses manches pour s’en rendre compte.

Deux vœux : trouvez les perles d’aujourd’hui et soyez les femmes et hommes politiques intègres de demain.

Slink

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1 octobre 2006

Univer-Sale - n°2 oct 2006

Stupeur et effroi dans l’univers de la musique. Le champ de bataille n’est plus qu’un champ-pignon nucléaire dont le souffle balaye les anciens protagonistes. La licence globale ? Idée périmée ! Le peer-to-peer ? En voie d’extinction !


Séisme musical
    N°1. Le 29 août dernier nous apprenions que Universal allait mettre avant la fin de l’année l’intégralité de son répertoire (soit 1 million de titres au moment du lancement) en téléchargement gratuit ! La société Spiralfrog a signé un contrat avec Universal dans ce sens, finançant la musique téléchargée par de la publicité ciblée. Ce système de « publigratuicité » s’organiserait concrètement par l’obligation de regarder 90sec de publicité avant chaque téléchargement de morceaux protégés par des DRM*. Pour renouveler ses droits il sera obligatoire de se reconnecter pour se re-enregistrer, sûrement en regardant d’autres publicités.
    N°1bis. Comme Universal, EMI signe avec Spiralfrog le 6 septembre. EMI+Universal représentent (12.5% + 19.7%) 32.2% du marché mondial musical.
    N°2. MySpace va mettre avant la fin de l’année un système de paiement sécurisé permettant de vendre sa propre musique sur son blog. MySpace prendrait une commission sur les ventes d’un montant non communiqué.
    N°3. eMusic un site commercial de musique offre des abonnements mensuels avec des musiques libre de droit, en mp3. L’abonnement médian coûte 17€ pour 65 morceaux, cependant leur bibliothèque têtes d’affiche semble plutôt réduite.


Crises et conséquences
    L’une des premières interprétations de l’offensive d’Universal qui vient à l’esprit : « iTunes vient de se faire tacler à la gorge ». En effet, le leader de la musique sur Internet avec 65% des parts de marché sur Internet fait peur (si l’on oublie que les ventes représentent moins de 10% du flux total musical) ! Le pari d’Universal serait la prise du marché des 15-30 ans qui n’ont pas les moyens de payer 1€ le morceau de musique, et qui préféreraient voir un peu de pub. En fait Universal fait le pari osé de transformer les « pirates » en consommateurs dociles. Nonobstant la publicité, il y a une autre limite à leur offre, les DRM ! Ils rendront impossible (en théorie) la gravure, copie, ou l’écoute de votre musique sur un baladeur mp3 ou même un iPod. De plus, à mon avis, la marche arrière ne sera plus possible : qui après avoir goûté à la musique gratuite de Spiralfrog reviendra la payer sur iTunes ? Universal n’a pas le droit à l’erreur.
    Bien plus lourde de conséquence que l’on peut le penser au premier abord, la nouvelle offre de MySpace fait trembler le marché musical. Imaginez : votre groupe enregistre son premier cd dans une cave, vous le mettez en vente sur votre blog et MySpace vous prend X% du montant. Connaissant le pouvoir du bouche à oreille sur Internet (ex : la réussite des Arctic Monkeys), il est possible de se faire connaître sans le soutien d’un label. Quel avenir pour les labels indépendants ? Peut-on imaginer des labels Internet ? Je n’y crois pas. Allons plus loin, une Major est-elle nécessaire ? Son rôle de recherche et d’investissement devient négligeable si elle embauche des groupes déjà reconnus sur le net.
    Maintenant la question des DRM : trouvez-vous normal que la loi DADSVI* récemment votée en France renforce les DRM, nous empêchant d’écouter de la musique payée sur Internet sur d’autres supports que l’ordinateur utilisé pour le téléchargement ? N’espérez pas graver vos morceaux DRM pour les lire dans votre voiture ou sur votre minichaîne même si vous les avez payés ! De même pour les baladeurs : les titres téléchargés sur Spiralfrog ou Sony ne pourront aller sur un iPod ! Rien que changer un composant interne de votre PC invalide votre licence DRM, et vous devez re-télécharger et repayer tous vos morceaux (c’est fait pour empêcher la lecture sur un autre ordinateur) !

De peer-en-peer ?

    Triple crise, pour une guerre de la musique ! Nous allons au-delà d’une période de gros bouleversements, et les choses vont rapidement changer. Le système commercial musical est semble-t-il tendu, va-t-il casser ? Quand le front pro-DRM se fissure avec MySpace et eMusic, quand la musique gratuite devient normale avec Spiralfrog, comment les Majors réussiront-t-elles encore à vendre de la musique DRMisée ?

Rév-solution

    Le modèle économique actuel laisse de moins en moins la place à la création dans les majors. Ces monstres qui ne considèrent la musique que comme un produit de consommation, et confondent objectifs de rentabilité et critères artistiques deviennent de jours en jours plus néfastes qu’utiles. A chaque guerre ses victimes, je vote et m’engage pour la fin du règne des Majors.

Slink

*DRM= Digital Rights Management : l'adaptation des droits d'auteur et de reproduction dans le domaine numérique.
*loi DADVSI
:« Droit d’Auteur et Droits Voisins dans de l’Information » est une loi française sur l'harmonisation de certains aspects du droit d'auteur et des droits voisins dans la société de l'information.

21 septembre 2006

Musique et Avenir - non publié

(cet article n'a jamais été publié. Il est antérieur à la fin août 2006, et est rendu caduc par les événements décrit dans un article à venir du numéro 2.)

Un système à bout de souffle
    Avec l’avènement du numérique, du mp3, des baladeurs ipod et consorts, nous ne pouvons que nous interroger sur l’avenir des CD. Avec la fin des supports matériels c’est tout un système qui est en fin de vie, explications.

    Comment ne pas être tenté pas le téléchargement musical quand nous sommes étudiants et que les nouveaux CD coûtent entre 14€ et 17€ ? (Prix indicatif Auchan: « Meds » de Placebo 16€, « Broken boy soldier » de The Raconteurs 14€, le CD d’Arctic Monkeys 15€). La piraterie gangrène le marché musical et chez les jeunes il est ultra majoritaire.
    Comment ne pas non plus être révolté par la part réservée aux artistes dans le prix des CD ? Un groupe reçoit entre 4% et 19% du prix du CD (selon sa « côte »).
    Et surtout le système actuel des majors entrave la création artistique car en plus de prélever 50% des prix des disques, les majors mettent en avant des valeurs sûres, des produits éprouvés pour minimiser les risques, et ils ne prennent plus le risque de soutenir les artistes les plus originaux (cf article copier/coller Bruit#1).

    Que faire face à cette mutation du marché musical ? La politique en cours aujourd’hui est une celle de l’autruche : rien n’est fait pour limiter le piratage ni à la source (avec les prix) ni par la répression. La répression est l’hypothèse la plus probable pour l’avenir, avec tous les problèmes que cela implique! Est-il raisonnable de considérer comme des délinquants plusieurs millions de français ? Ne devrait-on pas remettre en question notre système avant d’essayer de punir tant de monde ?
    La répression se justifie d’autant moins qu’il existe des moyens légaux d’écouter la musique que l’on veut sur le net, notamment les radios sur le net (exemple : http://www.blogotheque.net/ le concept c’est que vous choisissez vos morceaux et vous l’écoutez en direct, à voir aussi www.radioblogclub.com/).
 Je suis convaincu par l’impossibilité du contrôle du réseau national et mondial. Trop de gens ont pris l’habitude de télécharger gratuitement leur musique pour que l’on puisse les faire revenir dans le schéma : 15€=1CD ou 1€=1morceaux. Pour moi le phénomène est trop massif pour être détruit par une approche répressive, des failles (comme celles des radios Internet) n’attendent que d’être exploitées.

Pour une régie de service publique de la musique
Le concept est simple et repose sur 5 idées clés :
 Créer une rétribution de 5€ sur chaque abonnement haut débit. Cette Licence Globale (LG) donne le droit de télécharger toute la musique que l’on souhaite de manière légale.
    Pour que tous ceux possédant la LG soient égaux face à l’offre musicale, pourquoi ne pas créer une nouvelle mission de service public ? L’état se donne la mission de distribuer lui-même la musique, pour cela il embauche des entreprises privées de sécurité et réseau informatique pour gérer des serveurs nationaux de téléchargement de musique.

    Cette régie de service publique permettrait en parallèle de modifier la manière dont les droits d’auteurs sont versés, car le marché du CD ne sera plus représentatif de la demande musicale. L’idée c’est d’observer le téléchargement sur les serveurs publics et rémunérer les artistes en conséquence de leurs téléchargements. La redistribution peut être aussi en partie pondérée pour encourager les auteurs avec une position « intermédiaire ».
    Pourtant à ce stade nous ne pouvons pas encore parler de musique pour tous. En effet, nombreuses sont les familles non connectées à Internet ! C’est pourquoi il me semble que cette politique doit aller de pair avec une grande campagne d’accès à internet. Il faut aussi envisager une redevance faible pour les connections plus lentes.
    Cette LG doit-elle être obligatoire ? Si l’on laisse le choix aux consommateurs entre payer 5€ pour télécharger légalement toute la musique qu’il souhaite, il y a le risque qu’ils refusent pour se servir sur les serveurs peer-to-peer. Je pense qu’il est plus logique qu’elle soit obligatoire.

Conclusion(s)
    Pour donner une idée, la LG a été votée en première lecture par des députés UMP menés par Alain Suguenot et par l’opposition menée par Patrick Bloch (PS) avant d’être rejeté sous pression des lobbies et du gouvernement. Elle est soutenue par les organismes suivants : SPEDIDAM et ADAMI (qui gèrent les droits d’auteurs et de l’interprète) mais aussi des organisations de la famille UNAF et des consommateurs comme CLCV et l’UFC Que-Choisir. Si vous voulez des informations ou soutenir la LG, allez sur le site de l’alliance (cité dans les sources).
    La loi DADSVI (droit d’auteurs et droits voisins dans la société de l’information) a finalement été adoptée par procédure d’urgence à l’assemblée dans une version complètement contraire à celle que l’alliance défendait. Cela ne doit pas tuer le débat, cette loi peut toujours être modifiée.
    Les grands perdants d’une réforme de ce type ce seraient les majors. Le modèle économique proposé ici ne laisse pas de place à ces monstres qui ne considèrent la musique que comme un produit de consommation, et confondent objectifs de rentabilité et critères artistiques. Sans regret je vote et m’engage pour leur fin.

    La solution {Licence Globale + Régie publique} a le mérite de tuer la piraterie, d’offrir un accès publique à la culture musicale, et ce pour un coût modique (3 mois de licence = 1 CD). Défendons la car elle est bien meilleure que celle des majors.

Slink

Sources
www.assemblee-nationale.fr; www.adami.fr; www.spedidam.fr; www.pcinpact.com; www.journaldunet.com; www.ratiatum.com; http://www.lalliance.org;

19 septembre 2006

Enigme anglaise de Lewis Carrol.

Dreaming of apples on a wall,
And dreaming often, dear,
I dreamed that, if i counted all,
- How many would appear?

On the Top of a High Wall of Lewis Carroll in Aunt Judy’s Magazine en 1870

19 septembre 2006

Internet ou le diagnostic d'une société malade.

  Alors que les sociologues parlent de l'ère de l'information, les nouvelles technologies nous obligent à repenser la société différemment. Jusqu'ici l'économie était basée en grande partie sur la production de richesses par les systèmes industriels. Aujourd'hui, dans les pays dits industrialisés, avec le développement sans précédent des réseaux, les choses commencent à changer. C'est maintenant la créativité de l'homme et son imagination qui prennent de la valeur, c'est l'information qui constitue la richesse.

    Et ce qu'il y a de fantastique c'est que de nombreuses personnes produisent ces richesses gratuitement, par plaisir. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à regarder la communauté du logiciel libre... En fait, c'est peut-être la notion même du travail qui serait à redéfinir. Alors que jusqu'ici le travail avait été culturellement associé à la souffrance et opposé aux loisirs, le travail est maintenant, pour des personnes de plus en plus nombreuses, devenu une passion, des gens qui développent non plus dans un but financier mais pour le plaisir, et, par la même occasion, inconsciemment, définissent ainsi leur propre identité : je donne donc je suis.

    Et de nombreux développeur de "gagner leur vie" uniquement grâce aux dons des utilisateurs qui leur sont reconnaissant d'avoir développé tel ou tel autre logiciel. De nombreuses entreprises de se créer non dans le but premier de s'enrichir ou d'être rentable, mais dans le but de faire progresser tout le monde avec leurs inventions (Mozilla, freeBSD...). Et finalement ces entreprises développent bien souvent des logiciels de meilleure qualité que leurs homologues payants. Ainsi le travail-passion semble dans bien des cas plus productif que le travail-souffrance.

   En fait, donner de l'information ne coûte en soi quasiment rien. Quand on donne une information on ne s'appauvrit que du pouvoir que l'on avait de donner envie à l'autre d'avoir cette information. Par les lois sur la propriété intellectuelle, la première société nuit au partage de l'information. A la révolution industrielle les sciences ont fait des bonds phénoménaux dès que l'on a commencé à regrouper les cerveaux. Ainsi la brevetabilité d'une invention nuit à cette continuelle effervescence d'idées que les réseaux ont permis, elle nuit à la créativité, à l'Invention elle-même... De plus, comment qualifier une société qui rend certaines idées payantes, interdisant donc par là à certains de penser ces idées là? N'est ce pas contraire à notre liberté de pensée?

    Regardons l'impact que prend peu à peu cette nouvelle liberté virtuelle dans nos vies quotidiennes, les couples se rencontrant sur la toile, les manifestations culturelles ou ludiques s'organisant par mail (flash-mobs, etc.), les mouvements politiques nés grâce à la rencontre virtuelle de gens partageant les mêmes idées, les formidables actions de solidarité qui naissent chaque jour sur la toile à travers le monde.
    Parions alors que tôt ou tard les choses changeront. Il n'y a cas voir la prolifération des divers réseaux d'échanges d'infor- -mations (peer-to-peer et autres). Il n'y a qu'à voir la prolifération des hackers qui, assis derrière leur écran, jouent à défier les entreprises les plus puissantes du monde. Il n'y a cas voir le nombre sans cesse croissant des gens qui vont sur le net pour chercher une information clean qu'ils ne peuvent plus trouver dans les médias classiques journaux ou TV.  Il n'y a qu'à voir comment les internautes se sont organisés en petites communautés s'entraidant quand les unes ont besoin des autres. Cela donne un aperçu de ce que l'homme construit quand on le laisse libre...

   Gageons donc enfin que l'homme saura se libérer des puissants et créer la société qui lui convient vraiment...

un canard en liberté

14 septembre 2006

Beethoven x4, Warhol 1987 - n°1 juin 2006

beethoveni9al

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