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Le Bruit qui Court
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  • Le Bruit qui Court est un journal presque mensuel de quelques élèves des Mines de Saint-Etienne. Ici nous posterons la plupart de nos articles, pour pouvoir rendre accessible les anciens numéros.
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21 septembre 2006

Musique et Avenir - non publié

(cet article n'a jamais été publié. Il est antérieur à la fin août 2006, et est rendu caduc par les événements décrit dans un article à venir du numéro 2.)

Un système à bout de souffle
    Avec l’avènement du numérique, du mp3, des baladeurs ipod et consorts, nous ne pouvons que nous interroger sur l’avenir des CD. Avec la fin des supports matériels c’est tout un système qui est en fin de vie, explications.

    Comment ne pas être tenté pas le téléchargement musical quand nous sommes étudiants et que les nouveaux CD coûtent entre 14€ et 17€ ? (Prix indicatif Auchan: « Meds » de Placebo 16€, « Broken boy soldier » de The Raconteurs 14€, le CD d’Arctic Monkeys 15€). La piraterie gangrène le marché musical et chez les jeunes il est ultra majoritaire.
    Comment ne pas non plus être révolté par la part réservée aux artistes dans le prix des CD ? Un groupe reçoit entre 4% et 19% du prix du CD (selon sa « côte »).
    Et surtout le système actuel des majors entrave la création artistique car en plus de prélever 50% des prix des disques, les majors mettent en avant des valeurs sûres, des produits éprouvés pour minimiser les risques, et ils ne prennent plus le risque de soutenir les artistes les plus originaux (cf article copier/coller Bruit#1).

    Que faire face à cette mutation du marché musical ? La politique en cours aujourd’hui est une celle de l’autruche : rien n’est fait pour limiter le piratage ni à la source (avec les prix) ni par la répression. La répression est l’hypothèse la plus probable pour l’avenir, avec tous les problèmes que cela implique! Est-il raisonnable de considérer comme des délinquants plusieurs millions de français ? Ne devrait-on pas remettre en question notre système avant d’essayer de punir tant de monde ?
    La répression se justifie d’autant moins qu’il existe des moyens légaux d’écouter la musique que l’on veut sur le net, notamment les radios sur le net (exemple : http://www.blogotheque.net/ le concept c’est que vous choisissez vos morceaux et vous l’écoutez en direct, à voir aussi www.radioblogclub.com/).
 Je suis convaincu par l’impossibilité du contrôle du réseau national et mondial. Trop de gens ont pris l’habitude de télécharger gratuitement leur musique pour que l’on puisse les faire revenir dans le schéma : 15€=1CD ou 1€=1morceaux. Pour moi le phénomène est trop massif pour être détruit par une approche répressive, des failles (comme celles des radios Internet) n’attendent que d’être exploitées.

Pour une régie de service publique de la musique
Le concept est simple et repose sur 5 idées clés :
 Créer une rétribution de 5€ sur chaque abonnement haut débit. Cette Licence Globale (LG) donne le droit de télécharger toute la musique que l’on souhaite de manière légale.
    Pour que tous ceux possédant la LG soient égaux face à l’offre musicale, pourquoi ne pas créer une nouvelle mission de service public ? L’état se donne la mission de distribuer lui-même la musique, pour cela il embauche des entreprises privées de sécurité et réseau informatique pour gérer des serveurs nationaux de téléchargement de musique.

    Cette régie de service publique permettrait en parallèle de modifier la manière dont les droits d’auteurs sont versés, car le marché du CD ne sera plus représentatif de la demande musicale. L’idée c’est d’observer le téléchargement sur les serveurs publics et rémunérer les artistes en conséquence de leurs téléchargements. La redistribution peut être aussi en partie pondérée pour encourager les auteurs avec une position « intermédiaire ».
    Pourtant à ce stade nous ne pouvons pas encore parler de musique pour tous. En effet, nombreuses sont les familles non connectées à Internet ! C’est pourquoi il me semble que cette politique doit aller de pair avec une grande campagne d’accès à internet. Il faut aussi envisager une redevance faible pour les connections plus lentes.
    Cette LG doit-elle être obligatoire ? Si l’on laisse le choix aux consommateurs entre payer 5€ pour télécharger légalement toute la musique qu’il souhaite, il y a le risque qu’ils refusent pour se servir sur les serveurs peer-to-peer. Je pense qu’il est plus logique qu’elle soit obligatoire.

Conclusion(s)
    Pour donner une idée, la LG a été votée en première lecture par des députés UMP menés par Alain Suguenot et par l’opposition menée par Patrick Bloch (PS) avant d’être rejeté sous pression des lobbies et du gouvernement. Elle est soutenue par les organismes suivants : SPEDIDAM et ADAMI (qui gèrent les droits d’auteurs et de l’interprète) mais aussi des organisations de la famille UNAF et des consommateurs comme CLCV et l’UFC Que-Choisir. Si vous voulez des informations ou soutenir la LG, allez sur le site de l’alliance (cité dans les sources).
    La loi DADSVI (droit d’auteurs et droits voisins dans la société de l’information) a finalement été adoptée par procédure d’urgence à l’assemblée dans une version complètement contraire à celle que l’alliance défendait. Cela ne doit pas tuer le débat, cette loi peut toujours être modifiée.
    Les grands perdants d’une réforme de ce type ce seraient les majors. Le modèle économique proposé ici ne laisse pas de place à ces monstres qui ne considèrent la musique que comme un produit de consommation, et confondent objectifs de rentabilité et critères artistiques. Sans regret je vote et m’engage pour leur fin.

    La solution {Licence Globale + Régie publique} a le mérite de tuer la piraterie, d’offrir un accès publique à la culture musicale, et ce pour un coût modique (3 mois de licence = 1 CD). Défendons la car elle est bien meilleure que celle des majors.

Slink

Sources
www.assemblee-nationale.fr; www.adami.fr; www.spedidam.fr; www.pcinpact.com; www.journaldunet.com; www.ratiatum.com; http://www.lalliance.org;

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