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Le Bruit qui Court
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  • Le Bruit qui Court est un journal presque mensuel de quelques élèves des Mines de Saint-Etienne. Ici nous posterons la plupart de nos articles, pour pouvoir rendre accessible les anciens numéros.
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7 octobre 2006

Du débat politique - n°2 oct 2006

    A force de transformer les débats en shows télévisés remplis de leitmotivs bancals, d’attaques personnelles, de concepts subjectifs vagues et de slogans démagogiques, nous avons réussi à changer la politique.

MAGUEULE® (Vu à la télé).
    Les méthodes de campagnes politiques ont changées, se calquant sur la recette américaine. Recette pas prise de tête, pour la bonne raison qu’elle n’y fait pas appel (à la tête !) : l’occupation du terrain médiatique, de la simplification du message en une phrase, un vocabulaire à l’uranium appauvri (parce que Sale &Simple), et le label 0% matière idéologique - 100% pur pragmatisme. Mécaniquement cette méthode est née avec la généralisation de la télévision, et la montée en puissance des médias privés (années 80). Mais c’est plus qu’un simple apport technique, c’est une révolution de contenu, et de la manière de penser notre éthique et notre vision de la société.

Aux leaders cons sensuels :
    A qui nous devons dédier la crise de confiance dans la politique, l’abstention et le vote d’extrême droite, c’est la recherche du consensus qui a détruit votre âme. Dans un monde socialement figé les radicaux choquent. Pourtant les principales théories politiques (libérales, capitalistes, communistes, socialistes et alter mondialistes) sont violemment anti-consensuelles ! Chers cons, à force de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre vous appauvrissez votre pensée ainsi que le niveau global du débat. Pour un discours sexy vous sacrifiez le sens de votre parole.
    Même dans la forme vous sabotez la réflexion en utilisant un vocabulaire aride, ainsi que des concepts subjectifs à toutes les sauces (que veut dire justice sociale ? C’est un concept vague qui fait parfois à lui seul un discours… vague).

Idéo-logique ?
    La politique n’est plus aujourd’hui un débat d’idéologie. Si les politiques actuels le zappent aujourd’hui c’est condamnable, mais pour autant il ne faut pas cracher sur les débats de programme. L’homme politique ne peut en effet que tenir un double discours, celui du projet concret pour le prochain mandat électif et celui de sa vision de la société idéale qu’il défend. Ce projet concret n’est malheureusement plus pensé par les partis comme une étape vers une société idéale, mais plutôt comme le consensus le plus large et racoleur possible. Quid des programmes de transition ?
    La vision statistique du politique qui ne cherche plus à convaincre mais simplement à rassembler autour d’idées communes détruit le débat idéologique et porte au gouvernement des leaders de moins en moins emmenés par la conviction.

Mensonges.
    Cette recherche de l’adéquation entre le discours du politique et de l’opinion est à la source du mensonge en politique. L’homme politique modifie son discours pour remporter l’adhésion et aujourd’hui il se retrouve à faire le grand écart entre ce qu’il pense et ce qu’il dit, si il croit encore à quelque chose !
    L’intégrité du politique ce n’est plus le sang sur les mains. Le mensonge, c’est la compromission de l’homme politique moderne.

C’est (le) Parti !
    Les partis politiques sont censés être une avant-garde où l’on élabore et promeut les théories politiques à mettre en application demain. Qui aujourd’hui connaît ne serait-ce que le nom d’un seul idéologue en activité? Aujourd’hui les candidats de tout bord ne sont en aucun cas des penseurs (mot presque péjoratif aujourd’hui). Ce sont avant tout des hommes qui cherchent à adapter la doctrine de leur parti de manière pragmatique.
    La force d’un parti politique c’est la capacité de ses membres à s’identifier à un idéal construit en commun. Si les partis sont tellement moins accrocheurs qu’avant c’est qu’ils ont perdus leur capacité créatrice pour vivre sur un héritage idéologique.

Péroraison.
    Cette critique acerbe sur l’état du débat politique n’est pourtant pas défaitiste, ce n’est pas une plainte, c’est un grief pour la lutte. Il y a du bon, mais il faut aller le chercher et retrousser ses manches pour s’en rendre compte.

Deux vœux : trouvez les perles d’aujourd’hui et soyez les femmes et hommes politiques intègres de demain.

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