Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Bruit qui Court
Le Bruit qui Court
  • Le Bruit qui Court est un journal presque mensuel de quelques élèves des Mines de Saint-Etienne. Ici nous posterons la plupart de nos articles, pour pouvoir rendre accessible les anciens numéros.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
14 septembre 2006

Artnaque? - n°1 juin 2006

    Les sept arts nous révèlent chaque des fois des émotions dont on ignore la réelle provenance. L’inconscient joue avec la matière, interagit indirectement avec l’artiste, et se propage un instant de beau à travers toiles comme à travers sons. Cependant, tombé dans un académisme, qui n’est pas révolu et dont on ne veut plus voir où il se cache, certains artistes ont décidé de repousser les limites d’un art balisé comme pour rassurer ou contenir les populations.

    De Molière à Duchamp, de Miles Davis à Ben Harper ou de Ionesco à Breton, la folie ou la raison les ont poussés à redéfinir et surtout à déstructurer l’art afin de ne pas enfermer ses émotions dans un modèle contrôlable. Ennemi des dictatures quand il est libre et arme de guerre quand on le formate, l’art s’avère un instrument et un vecteur formidable de changement social. Ainsi Woodstock a irrémédiablement changé les limites de l’art et les mœurs par la même occasion. Au-delà des « provocateurs et innovateurs » cités ci-dessus, certains auraient trouvé un fond de commerce infini, ces artistes usent le filon de l’incontrôlable de l’art que l’on appellera « moderne », mais leur folie reste-t-elle de l’art ?

    A la différence de "L’urinoir" de Duchamp marquant la fin d’un académisme s’embourgeoisant dans des concours décoratifs, exposer ses excréments, s’enlaidir ou rester enfermé dans une cage devient l’art de la performance et se vend chèrement. Plus classiquement, une toile blanche ou un tas de ferrailles devient un évènement, un concept. Des vernissages, où le but est de trouver évident ce que l’artiste névrosé tente de suggérer sans grand talent,  aux ventes aux enchères brisant les bourses de collectionneurs ravis d’exposer un tableau peint en sang de cochon, il est difficile de définir l’œuvre sincère et artistique. Loin de penser que tout ce qui n’est pas reconnaissable n’est pas artistique, le plus dur est de trouver ce que l’artiste a voulu exprimer. Cette démarche devient-elle alors la part artistique, le plus dur est de trouver ce que l’artiste a voulu exprimer. Cette démarche devient-elle alors la part artistique de l’œuvre ? La beauté ressentie mais toujours inexplicable vient-elle d’un miracle artistique ? A croire qu’au delà d’une masturbation intellectuelle faisant jouir quelques oiseaux écervelés et autres dandys frivoles, l’art moderne révèle des sensations peu connues comme inéluctablement peu communes.
    Alors que l’art fait appel à l’inconscient et aux propres valeurs de l’individu, certains musées tendent à nous imposer la volonté de l’artiste voire celle qu’il ose deviner et ainsi à venir brider la démarche conduisant à apprécier l’artiste. Comprendre l’artiste est-il plus important que l’émotion ressentie, même fausse ? Le pire serait de retomber dans un art moderne de commande où les maisons d’édition commanderaient du trash et du révoltant pour ados non initiés en transe devant une rébellion qui relève d’une mascarade au sens propre !

    Ces limites indéfinissables et pourtant malheureusement certaines fois trop palpables rendent l’art plus subtil au risque de le voir spolier à des fins mercantiles. Mon article griffonné et sans aucune valeur se vendrait à prix d’or si j’avais l’aval et surtout l’amont de certaines personnes qui définissent nos standards. Mais restons dans le flou et l’émotion, qui définissent mieux l’art que tout article prétentieux. Critiquons Braque : « Il n'est en art qu'une chose qui vaille : celle qu'on ne peut expliquer ». 

Florian

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité